En tibétain, Tara se dit Dreulma (tib : sGrol Ma), ce qui signifie “libératrice”.
C’est un Yidam du Vajrayana qui, selon le plan sur lequel on se fonde, offre deux perspectives. Ultimement, Tara représente la compréhension pure et non duelle de la nature fondamentale de l’esprit. À ce titre, cette sagesse est donc la source, ou encore la mère de l’éveil spirituel.
Mais sur un plan plus pratique, Tara est l’incarnation féminine de celle qui, telle une mère pour ses propres enfants, voue ses activités protectrices et libératrices à tous les êtres qui peuplent les univers, le cycle des existences. Celle qui, à l’origine, serait née des larmes s’écoulant de l’œil droit d’Avalolkiteshvara, symbole définitif de la compassion des bouddhas, alors que celui-ci contemplait quelque peu désespéré le spectacle terrifiant du monde. Celle qui, alors qu’elle n’était encore qu’une pratiquante sur le sentier de l’éveil, fit le choix délibéré de conserver sa situation de femme dans le monde tant que celui-ci ne se serait pas vidé complètement des êtres y faisant l’expérience des tourments. Celle qui, une fois parvenue à l’éveil final, développa les facultés à protéger de tous les ennemis possibles : extérieurs (conflits, dérèglements climatiques, agressions diverses), intérieurs (maladies du corps et de l’esprit), intimes (émotions perturbatrices) ou très intimes (ignorance fondamentale).
La Tara Verte représente la compassion agissante et protectrice et la Tara Blanche est en particulier symbole de longue vie.